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 à propos 

Démarche artistique

Que ce soit en peinture, gravure ou dessin, mon travail se situe autour de l’essence de l’être.
 J'aime faire naître la nature réelle de ce qui l'entoure, la profondeur qui l’anime, ses successions d’épreuves souvent invisibles et mystérieuses, celles dont on ne parle pas, celles qui restent silencieuses. Je dépeins ainsi de nombreux « visages » d’où émerge mon propre fouillis intérieur et je deviens la réalisatrice d’intimes longs voyages... 

 

J’ai découvert la gravure aux cotés de nombreux artistes dont une amie graveure Brigitte Savy. 

C’est un savoir-faire très technique et fascinant. Capter les traces, les effets, les lumières, créer des « accidents » m’obligent à approfondir mes recherches. J’aime découvrir après chaque tirage l’évolution de ma création. Je jongle avec les pointes sèches, vernis mous ou aquatintes, gaufrages et eaux fortes, la gravure a un nombre infini de possibilités… Elle a joué et continue plus que jamais de jouer un rôle essentiel dans ma vie d’artiste.

Mon travail aujourd’hui est de transformer le sens de l’image gravée, la rehausser, viennent ensuite le découpage et l’assemblage de mes gravures pour en faire des œuvres en 3 dimensions présentées dans des boites d’entomologie.

 

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« Regards d’Éternité »

Texte de Pierre Souchaud - Critique d’Art, fondateur de la revue « Artention » Artiste peintre 

Aux prises avec le regard, avec le visage, avec le corps, l'oeuvre peinte et surtout gravée de Jocelyne Besson Girard est une quête de déchiffrement de sa propre énigme intérieure, d'exploration des circonvolutions de l'âme de l'essence profonde de l'Être.
Son art est une opération de sublimation de la matière inerte, pour en extraire un regard éveillé, une conscience claire d'être au monde, une mystérieuse vérité comme surgie d'un imbroglio intérieur et chargée de toutes les épreuves et émotions vécues.

Le pouvoir de fascination de ces images, tient aussi de l'éclairante féminité qui en émane comme d'un phare d’éternité.

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"Portraits anonymes"

Texte de Jean François Bottolier ADAGP- Artiste peintre

C'est à une longue conversation

L’invitation charmantes et désuètes

Adresse unique à notre discrétion

Pleine de promesses muettes.

Dans un instant qui s'éternise

Ce regard et la proposition indécise

De ses pensées à suivre d'un fil rouge,

Délicate et tranquille, quand plus rien ne bouge

Elle est seule et loin des salons où l'on cause

Des classiques ou des modernes
Sous le feu croisé de navrantes balivernes

Toutes éteintes de ses lèvres closes
Fi de la philosophie et des boudoirs
Des assignations et des vicissitudes
Elle est tout entière à sa féminitude
Par les pensées et les manières de Beauvoir
Et même lorsque ces couleurs s'estompent
Et que du noir hurle un silence sourd
Il y a t’à ses yeux de bons ressours
Qui jamais ne tarissent et ne trompent
Mais qui est cet ovale figure ?
Une nouvelle madone sans AVE
À la mine d'une pointe grave et,
Piquée de quelques rayures ?
Est-ce de l'acide la morsure
Qui laisse deux points noirs à ses paupières

Donnant un regard particulier à cette particulière

Ou le vernis mou d'une mauvaise littérature ?

Quelle est cette mère pour ses fils le matronyme

Si une invitation intime dans sa solitude
Ne lève enfin toute incertitude
Pour ne laisser que portraits anonymes.

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Jocelyne Besson Girard nous dévisage

Art contemporain Mauvaise Nouvelle http://www.mauvaisenouvelle.fr
Propos recueillis par Maximilien Friche 31 janvier 2021 

Les tableaux de Jocelyne Besson Girard commencent tous par des couleurs et des coulures. Et on ne perdra jamais de vue ce commencement. On observe plus qu’une patine, une véritable usure, presque une dégradation opérée par l’humidité, comme celle que l’on voit sur des fresques murales. Et pourtant, Jocelyne n’a pas cherché à anticiper le temps, à se projeter dans ce moment de grâce où le tableau commence à disparaître. Au contraire, cette dégradation apparente n’est pour elle que souvenirs. « Ce qui me plait dans ces tableaux détériorés, c’est que c’est comme la vie, la vie qui s’étale, je ne cherche pas à anticiper une dégradation mais au contraire à conserver visible tout le processus de création. Je ne veux pas le perdre. » Sur les traces du début, elle travaille au couteau. Il nous semble qu’elle retire en ajoutant. Les couleurs sont fondues dans un même bain. Jocelyne Besson Girard parvient à produire ce paradoxe d’impression de monochromeavec beaucoup de couleurs présentes. Il y a une immédiateté dans son travail. Celle qui serait incapable de travailler sur commande nous confie : « Si je fais une ébauche, je perds mon tableau. Je recherche la fulgurance. » Elle nous livre ainsi son sujet, et la création elle-même, avec tout ce qu’elle comporte d’inachevé. « La perfection n’est pas quelque chose que je recherche, cela ne m’intéresse pas beaucoup. (...) J’aime la peinture qui
parle. »

L’art est la traduction d’une obsession

La peinture de Jocelyne Besson Girard a connu plusieurs thèmes. Mais il y a un fil qui les relie, un fil rouge, un lacet. « J’aime travailler les thèmes de l’identité. Où on va, d’où on vient. J’ai beaucoup travaillé sur les racines. » Ses séries correspondent à des obsessions, elle y revient jusqu’au jour où elle se dit lassée. Peut-être le mystère est-il percé, peut-être l’artiste a-t-elle opéré sa mue. « J’arrête car ça a fini de me transformer. » Et pourtant cette question de l’identité continue son chemin et prend d’autres formes. Exit les lacets rouges, symboles de tout ce qui nous relie les uns aux autres et à l’indicible, Jocelyne campe sur le sujet des visages humains. Cela fait maintenant 20 ans que cela dure. Difficile d’en faire le tour. Impossible de percer le mystère d’un être. Peindre un visage, c’est opérer une mise en abîme entre l’artiste et le modèle peint. Insondable, le mystère ne fait que s’épaissir à mesure qu’on s’y penche, comme deux miroirs se faisant face. Jocelyne s’escrime pourtant à interpréter la réalité qui lui est donnée, à faire parler le modèle.

Figures dévisagées, visages défigurés

Il s’agit donc de visages. Mais quels visages ? Ils ont tous les traits si fins... Un peu androgynes, un peu sans âge. Ils ont un air sage, réconcilié, indifférent à leur dégradation visible, à leurs cicatrices conservées, au mal qu’on leur a fait. Leurs regards sont sachant, ils savent la misère de l’homme, ils en savent aussi la grandeur. Ils ont morflé mais sont encore présents pour nous transmettre l’existence en abondance, avec obstination malgré tout. Jocelyne Besson Girard le sait aussi, « On a toujours une partie de mystère en nous. Mes peintures, c’est comme la vie. Dans la vie, on a des secrets, on a des cicatrices en fait. » Jocelyne travaille des endroits très délicats sur les visages, elle met beaucoup de douceur pour nous les faire proches, malgré la gravité, malgré la profondeur, malgré les cicatrices.

Les visages féminins sont majoritaires dans les tableaux de Jocelyne Besson Girard. C’est qu’elle a un intérêt particulier pour le thème des violences faites aux femmes. Par identification peut-être, par expérience certainement, par souvenir de ces rencontres avec des femmes algériennes à qui elle donnait des cours d’alphabétisation. « Les femmes qui doivent faire beaucoup d’efforts pour exister... » confie-t-elle. Avec cet aspect cérusé, avec ces chevelures enveloppantes, avec ces grands yeux qui rappellent un peu l’Ancien Régime, les visages sont un peu une évocation des icônes. L’artiste s’explique : « Le travail autour des visages des femmes évoque forcément des figures saintes au sens où elles portent la vie, la fécondité. »

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